Actualité

31. oct. 2014

Outre la logistique et le stockage, d’autres réunions ont débatu les évolutions actuelles des marchés internationaux des pellets et se sont concentrées sur les nouveautés techniques, politiques et juridiques. ©Photo: Solar Promotion GmbH

Marché des pellets: tous espèrent un hiver froid

(©AN) Les stocks de pellets chez les propriétaires et les exploitants de chaudières sont aussi pleins que ceux des producteurs. En Europe, et même dans le monde entier, les producteurs et les revendeurs espèrent que l’hiver sera froid. La situation est la même en Suisse. Nous avons profité du forum industriel des pellets, qui a eu lieu en octobre à Berlin, pour prendre la température de la branche.


«Il y a un an, le téléphone n’arrêtait pas de sonner. Tout le monde voulait des pellets, aussi rapidement que possible. Nous devions sans cesse expliquer que nous n’étions pas en mesure d’en produire encore davantage», explique Eugenia Vasillu d’axxess capital. Elle gère les ventes d’un producteur de pellets dans le nord de la Roumanie qui produit près de 60‘000 tonnes de pellets par an. «Cet automne, nous ne recevons quasiment pas de demandes, c’est à désespérer !» Eugenia Vasillu a mis des mots sur ce que d’autres ont exprimé moins clairement : après l’hiver doux 2013-2014 et l’automne doux, les stocks de pellets des producteurs, revendeurs, fournisseurs et exploitants de chaudières sont pleins. Seul le froid peut générer de nouvelles recettes au fil de la chaîne de valeur: «Nous serions déjà très satisfaits avec un hiver normal», explique Hugues de Chersiey du Syndicat National français des Producteurs de Granulés de Bois.

La phase de croissance se poursuit
Même si la croissance du marché, comparée par exemple aux années précédentes en Allemagne et en Autriche, qui font partie des marchés les plus importants à l’échelle mondiale, est modeste, elle est beaucoup plus soutenue dans d’autres régions: en Italie, le plus important marché de chauffage aux pellets par exemple, près de 150‘000 à 200‘000 nouveaux poêles à pellets sont installés chaque année. Au total, l’Italie compte 2.1 mio. de chaudières aux pellets, dont 1.9 million de poêles qui sont remplis avec des pellets conditionnés en sac. La forte augmentation de pellets importés des États-Unis par bateau prouve que le commerce mondial prend de l’ampleur en général: «En 2013, nous avons importé 1.8 mio. de tonnes des États-Unis, en 2012, bien moins d’un million de tonnes. Seuls 9% du total des besoins de pellets ou 300‘000 à 400‘000 tonnes de 3.2 mio. de tonnes au total ont été produites en Italie,» a précisé Annalisa Paniz de l’Associazione Italiana Energie Agroforestali AIEL. Outre les États-Unis, qui représentent le pays d’importation le plus important, l’Italie importe également des pellets de Serbie, d’Ukraine, de Roumanie et de Russie. Entre 2013 et 2015, la spécialiste des pellets s’attend à une croissance annuelle de 25% ou 200-300 mio. de tonnes de pellets ; un besoin total de 3.5 mio. de tonnes est estimé pour 2015. Il ne fait pas de doute que l’Italie, avec sa demande croissante, importera aussi plus de pellets des États-Unis par bateau.

Jusqu’à une production nationale de 85%

En France, c’est totalement l’inverse: «Nous produisons nous-mêmes 80 à 85%», a déclaré Eric Vial de Propellets France. Notre voisin occidental a fait passer la production de pellets de 30‘000 tonnes en 2004 à près de 1.1 mio. de tonnes en 2014. Au total, près de 400‘000 poêles à pellets sont en fonctionnement en France en 2014 et des chaudières avec une puissance totale de près de 1200 MW. Pour 2015, Eric Vial s’attend à environ 500‘000 chaudières à pellets dans tout le pays: «Nous ne sommes pas sûrs de pouvoir préserver notre part élevée d’auto-approvisionnement. À la Cité de France, à Paris, un réseau de chauffage nécessitant à lui seul de près de 100‘000 tonnes de pellets chaque année a été mis en service.» Les futures importations pourraient être acheminées d’Amérique du Nord vers la France par bateau, estime Eric Vial. En France, les pellets sont de plus en plus produits à base de bois dur. Propellets France y voit un large potentiel inexploité. Par ailleurs, la part de chaudières à pellets dans les constructions neuves à basse consommation d’énergie est particulièrement élevée en France: près de 30% des maisons sont chauffées avec de simples poêles à pellets.

«En Espagne aussi, l’évolution est également favorable avec une croissance annuelle de 500 MW de nouvelle puissance installée», a annoncé Marcus Martin d’AVEBIOM en Espagne; 6000 MW de puissance sont installés au total. En hiver, la moitié des Espagnols subissent à peu près les mêmes températures que les Autrichiens, c’est pourquoi il est important que l’Espagne abandonne aussi le gaz au profit de la biomasse. Avec des coûts de seulement € 55 par MWh, le gaz est un puissant concurrent. Environ 500‘000 tonnes de pellets sont produites chaque année en Espagne. Selon les prévisions, une consommation annuelle de 1.15 mio. de tonnes est prévue pour 2020. Marcus Martin suppose que «des importations de pellets d’outre-mer par bateau seront probablement bientôt nécessaires», bien que l’Espagne dépasse pour la première fois en 2014 les capacités de production d’un million de tonnes de pellets.

De l’électricité au marché du chauffage
En Grande-Bretagne, le marché du chauffage aux pellets est en nette progression en raison du Renewable Heat Incentive (RHI) mis en place en 2011 après plusieurs années de retard. Près de 7 000 propriétaires de systèmes de chauffage à pellets profitent du RHI, près de 500 nouvelles chaudières viennent s’y ajouter chaque mois. «Mais ce qui manque, ce sont des installateurs qualifiés», a expliqué Richard Smith de Verdo Renewables Limited. Il a montré à environ 300 visiteurs du forum des « images effrayantes » d’entrepôts de pellets et de tubulures de remplissage particulièrement mal installés. Des photos qui sont heureusement de l’histoire ancienne dans les pays pionniers comme l’Autriche et l’Allemagne. 150‘000 tonnes ont été brûlées en 2013 en Grande-Bretagne, on estime à 300‘0000-400‘0000 tonnes la quantité qui pourrait être brûlée cette année et en 2015. La production propre est de 350‘000 tonnes. Richard Smith voit un grand potentiel dans les 1 mio. de chaudières au gaz des zones rurales qui pourraient être remplacées par des chaudières aux pellets. Ce qui est toutefois urgent et indispensable, c’est que les installateurs soient mieux formés. De plus, M. Smith s’inquiète que le RHI puisse être remis en cause après les élections en 2015. Comme dans presque tous les pays – à l’exception de l’Italie – le pourcentage de grandes chaudières augmente aussi en Grande-Bretagne davantage que celui des poêles et des installations pour les maisons individuelles.

Marché imprévisible des certificats
Les certificats verts peuvent s’avérer imprévisibles, comme l’a démontré Ludmila Wach de la Baltic Energy Conservation Agency, en Pologne: étant donné que trop d’électricité a été produite à partir de la biomasse, le prix des certificats a tellement chuté que la demande de pellets pour la production d’électricité a fortement reculé. En Pologne, les pellets sont destinés à la production d’électricité avec le charbon dans selon un système de « co-firing ». Près de 600‘000 tonnes de pellets sont produites en Pologne: 210‘000 tonnes sont destinées à la production d’électricité, 145‘000 tonnes sont brûlées pour le marché de la chaleur et 200‘000 tonnes sont exportées: 80‘000 tonnes en Allemagne, 70‘000 tonnes au Danemark, 25‘000 tonnes en Italie et 2000 tonnes en Autriche. La Pologne importe notamment près de 80‘000 tonnes de pellets par an dans le domaine de l’électricité.

La situation dans le Nord
Johan Granath d’Ekmann & CO AB, une entreprise suédoise spécialisée dans la biomasse, a donné un bref aperçu sur les pays scandinaves et le Danemark: la Norvège produit actuellement 60‘000 tonnes par an et consomme 120‘000 tonnes. La Suède fait également partie des importateurs nets avec un besoin en pellets annuel d’environ 1.8 mio. de tonnes: près de 700‘000 tonnes sont importées et environ 200‘000 exportées. La Finlande a produit en 2013 près de 270‘000 mio. de tonnes de pellets, sa consommation propre était d’environ 225‘000 tonnes. «À partir de 2015, la Finlande pourrait également être un importateur net de pellets», estime Johan Granath. Le Danemark fait partie des principaux pays importateurs: presque la totalité des besoins de plus de 3 mio. de tonnes de pellets sont importées, près de 730‘000 tonnes seront affectées au chauffage, tandis que 2.5 mio. de tonnes seront destinées à la production d’électricité.

Les pionniers
Avec une production estimée à 2.35 mio. de tonnes par rapport à une consommation de 2.2 mio. de tonnes, l’Allemagne reste en tête des pays producteurs de pellets, même si le marché n’affiche en 2014 qu’une légère croissance par rapport à 2013. Elle est suivie par l’Autriche: en 2014, la production dépassera pour la première fois le seuil des 1 million de tonnes. En raison des températures élevées, les besoins (800‘000 tonnes) sont moins élevés qu’en 2013. Le commerce extérieur des pellets en Autriche montre que le marché des pellets est devenu international: en 2013, l’Autriche a exporté 36‘500 tonnes de pellets en Allemagne, 8000 tonnes en Suisse et 429‘000 tonnes en Italie, mais a elle-même importé 82‘000 tonnes d’Allemagne, 71‘000 de la République tchèque et 190‘000 de Roumanie.

©Texte: Anita Niederhäusern, éditrice prixpellets.ch

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