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15. juin 2022

Des montagnes en bois: la production de bûches à grande échelle. Image : Jenni-Holz AG, Diegten

Deux générations qui bûchent pour le bois de chauffage: Samuel, Maya, Fabian et Lukas Jenni (de gauche à droite). Image : Energie-bois Suisse / Rutschmann

La chaleur sur palette: chaque année, la société Jenni AG produit près d’un demi-million de caisses contenant environ 15 kg de bûches chacune. Image : Energie-bois Suisse / Rutschmann

Sécher les bûches prend du temps: Commandez les maintenant pour avoir chaud l’hiver 22-23

(Energie-bois Suisse) L’hiver passé, les propriétaires et usagers d’un poêle suédois ou d’une cheminée ont réussi à faire des économies, car les prix du mazout et du gaz se sont envolés. Résultat: une hausse de la demande significative se fait sentir pour les fournisseurs de bûches. A court terme, il ne leur est pas possible d’étendre leur offre à volonté, car les bûches doivent sécher durant deux ou trois ans avant d’être brûlées, et les capacités de séchage artificiel sont limitées.

Réduire la température de base d’une maison de 1°C vous fait économiser 6% d’énergie. Une solution intelligente consiste donc à régler son chauffage central par exemple à 17° au lieu de 21°, ce qui permet de réduire d’un quart la consommation de mazout ou de gaz. Les 500 à 1000 francs épargnés ainsi chaque hiver ne partent donc pas en Russie ou au Moyen-Orient pour remplir le portemonnaie des dictateurs, oligarques ou cheikhs. Malgré ce réglage économique, le crépitement d’un bon feu de bois assure une chaleur douillette dans les pièces à vivre. Une quantité comprise entre 1 et 3 stères de bûches garantit un confort de logement élevé tout au long de l’hiver. Compte tenu du coût des bûches, les économies totales réalisées l’hiver dernier se sont situées entre 200 et 600 francs. Par ailleurs, utiliser ce combustible au bilan carbone neutre qu’est le bois contribue à la lutte contre le réchauffement climatique, car 1000 litres de mazout génèrent plus de deux tonnes de CO2 qui impactent l’atmosphère.

30e anniversaire de Jenni-Holz
Samuel Jenni gère une exploitation de bois-énergie à Diegten (BL) et à Ederswiler (JU). La société Jenni-Holz AG fête son 30e anniversaire en 2022. Forte d’une longue histoire à succès, elle compte aujourd’hui parmi les principaux fournisseurs de bûches en Suisse. Sa spécialisation dans la production de bois en bûches a porté ses fruits. «Que ce soit pour une cuisinière au bois, un poêle à accumulation, une cheminée ou une chaudière centrale: grâce à mes processus de production, je suis en mesure de proposer des bûches aux dimensions les plus diverses», explique Samuel Jenni. Il fait référence aux exigences posées à la longueur et à l’épaisseur des bûches. La plupart des cuisinières à bois, par exemple, requièrent un bois coupé en bûches relativement courtes de 25 cm de long. Les chaudières centrales à bois, au contraire, «digèrent» aisément des bûches plus longues pouvant atteindre une longueur de 0,5 m. Une grande partie des 30 000 stères de bûches produits chaque année (!) est vendue dans des cartons facilement maniables d’environ 15 kg par le commerce de détail. Parmi les clients figurent Coop brico + loisirs (et désormais Jumbo), Landi, Spar et Migrolino. En 2021, ils ont acheté près d’un demi-million de caisses de bois à brûler.

Clientèle directe
Mais les particuliers figurent eux aussi parmi la clientèle directe. Ils peuvent se procurer les bûches en caisses, en sacs de taille plus petite ou sous forme de stères sur palette. Jenni souligne la provenance exclusivement suisse de son bois à bûches, qui est récolté dans une région englobant le Plateau bernois, le Jura et l’est de l’Argovie. Spécialité particulière: le «chablis», du bois d’épicéa et de sapin endommagé suite à l’infestation au bostryche, à la sécheresse ou aux tempêtes.

Commandez maintenant vos bûches pour l’hiver à venir
«Satisfaire à une demande croissante de bûches sèches constitue un défi. Près des trois quarts de notre bois sont séchés artificiellement: un procédé énergivore qui renchérit le produit», explique Jenni et ajoute: «Dans les meilleures conditions, le séchage naturel peut se faire en une année. Mais il est préférable – et aussi généralement recommandé – de laisser sécher les bûches pendant deux ou trois ans sur un site à l’air libre, bien exposé au soleil et à l’abri des intempéries.»

La préparation du bois en bûches sèches prend donc davantage de temps. Un accroissement soudain et massif de la demande est difficile à maîtriser: les capacités de séchage artificiel ne sont pas extensibles à volonté à court terme. Jenni résume son dilemme: «Si la demande en bois de chauffage venait à doubler en hiver 22/23, il nous aurait fallu préparer et stocker ce volume supplémentaire dès l’année dernière.» Il lance un appel à tous les propriétaires de chauffages à bûches, les invitant à réfléchir à l’intensité de l’usage qu’ils entendent faire de leurs installations, et de réserver les volumes correspondants auprès de leurs fournisseurs. Cette démarche permettra à ceux-ci de gérer sans difficulté la demande croissante, en principe réjouissante. La longue durée de conservation du bois constitue un atout supplémentaire: les clients qui disposent de beaucoup de place chez eux peuvent stocker le double ou le triple de leur consommation annuelle et devenir ainsi totalement indépendants des pénuries de dernière minute.


Samuel Jenni : « nos capacités sont limitées et ne peuvent pas être agrandies à volonté à brève échéance »

Comment la demande en bois de chauffage a-t-elle évolué au cours des dernières années et derniers mois?
Au cours de la dernière décennie, la demande de nos produits a augmenté de 10% à 20% chaque année. Mais plus récemment, elle a encore davantage progressé suite à la guerre en Ukraine.

Risquons-nous des difficultés à nous approvisionner en bûches sèches l’hiver prochain?
Le procédé de séchage artificiel permet de réduire la durée entre l’exploitation du bois et sa combustion. Cependant, nos capacités sont limitées et ne peuvent pas être agrandies à volonté à brève échéance. De surcroît, ce processus consomme de l’énergie grise, ce qui fait monter le prix du bois. Un bois séché naturellement nécessite une durée de préparation d’environ deux ans. Il faut donc s’y prendre de bonne heure pour préparer le bois et établir le dispositif de stockage. C’est difficile pour les fournisseurs et exige un investissement préalable conséquent. Je conseille donc à tout consommateur de commander et d’acheter son bois bien à l’avance. Chacun d’entre eux contribue ainsi à minimiser le risque tout à fait réel de goulets d’étranglement dans l’approvisionnement.

Comment le prix du bois en bûches a-t-il évolué au cours des mois passés?
Par décision délibérée, nous ne surfons pas sur la vague de la spéculation. Cependant, les prix d’achat des grumes et surtout du matériel d’emballage ont augmenté. A l’heure actuelle, le prix est ajusté tous les trois mois. Dans l’espace d’un an, nous avons ainsi adapté le prix de 10% à 15%. Ce n’est pas beaucoup par rapport à l’évolution des prix des énergies fossiles.


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Texte : Christoph Rutschmann sur mandat dEnergie-bois Suisse

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